Incendie à Seynod en 1931 - extrait d'un article de presse
Seynod - Dimanche, M. Martel Joseph, 48 ans cultivateur à Seynod hameau de Vergloz, faisait paître son troupeau de vaches dans un pré, à 400 mètres de son habitation. Il avait avec lui trois de ses enfants. M. et Mme Martel ont cinq enfants. Vers 18 heures, au moment de faire entrer le bétail à l'écurie, M. Martel aperçut le feu à la toiture de sa maison. Il accourut, précipitamment, mais malgré tous ses efforts, il assista impuissant à l'embrasement en 15 minutes de son vaste bâtiment agricole. Au moment où l'incendie a éclaté, il n'y avait à la maison qu'une bonne âgée, gardant un bébé dans la cuisine ; cette pièce se trouve à l'extrémité du bâtiment, côté opposé où le feu a commencé et M. Gay Joseph, 50 ans le domestique, qui donnait à manger aux boeufs et aux chevaux dans l'écurie. M. Martel évalue ses pertes tant en construction, récoltes, mobilier, linge et perte d'un cheval qui a péri dans les flammes à 250 000 francs. Il n'est assuré qu'à hauteur de 40 000 francs.
Le domestique de M. Martel s'est aperçu du feu dans un tas d'herbes séché au moment où il sortait par la porte de l'écurie. Il cria "au feu" et Mme Martinod, 65 ans, une voisine, accourut ; le feu se propageait si vite qu'aucune tentative pour l'enrayer n'est possible.
Le domestique et Mme Martinod arrivèrent tout juste pour faire sortir de l'écurie les deux boeufs, un taureau et un cheval.
Mme Martinod qui est restée tout l'après-midi devant sa maison n'a vu personne roder autour du bâtiment Martel.
Le maire de Seynod qui s'était rendu immédiatement sur les lieux arriva au moment où le bâtiment était embrasé.
Les sapeurs pompiers d'Annecy furent alertés ; le lieutenant Bachet et son équipe furent transportés par une des auto-pompes d'Annecy, piloté par M. Combaz.
Avec 10 hommes, l'auto-pompe, réservoir rempli, grimpa allègrement sa charge et marqua deux courts arrêts de quelques secondes pour éviter deux accidents, entre deux moto-cyclistes tombés devant l'auto. Pendant quatre heures, s'alimentant à une citerne, elle déversa avec deux lances, de l'eau sur le foyer d'incendie et ne quitta les lieux que lorsque tout nouveau danger fut écarté.
M. Tournié, secrétaire général et chef de cabinet de M. le Préfet, était sur les lieux. Le service d'ordre était assuré par la gendarmerie d'Annecy sous les ordres du capitaine Chavait.
C'est un des plus beaux bâtiments agricoles des environs qui disparaît abritant 24 têtes de bétail. Il était situé près du sommet d'un crêt en bordure du chemin vicinal reliant la commune à Vieugy. Il mesurait 50 mètres de long sur 11 mètres de large avec un étage et était couvert de tuiles.
Le tas d'herbes séché dans lequel le feu semble avoir pris naissance s'élevait jusqu'à la hauteur des fils électriques dont l'installation est sous tubes. On croit néanmoins à un court circuit.